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De nos jours encore, en attendant l'impossible panacée, et dans l'intérêt du patient, nous pensons qu'il faut choisir le moyen le mieux adapté à chaque cas pathologique et à chaque moment de la séquence thérapeutique.
Georges Mollon, kinésithérapeute


 

 

 Au cours des 40 dernières années, de nombreuses vidéos éducatives ont été produites. Nous avons choisi les plus caractéristiques avec des exercices réalisés par les kinésithérapeutes les plus compétents de la méthode lyonnaise : - Jean Noël Voutey, maître de conférences à l'Université Lyon 1 et qui a été mon kinésithérapeute à la Clinique du Parc pendant plus de 10 ans - Jean François Müller, responsable en France de la formation professionnelle continue des kinésithérapeutes (ALISTER), avec qui j'ai eu l'honneur de travailler dans le service de kinésithérapie de Jean Sengler au Mönschberg. Le patient principal présente une scoliose à 40° thoracique droite prédominante, douloureuse à l'effort, en fin de croissance staturale. À la demande des parents, un traitement non chirurgical a été effectué.

 

 Pour la scoliose idiopathique, l'évaluation clinique initiale est essentiellement statique avec des mesures au fil à plomb dans le plan sagittal et dans le plan frontal. Une évaluation dynamique à la recherche de raideur dans la colonne vertébrale et dans les fascias complètera l'évaluation statique.

 

 La vidéo nous montre les détails de l'examen clinique traditionnel au fil à plomb avec, dans le plan sagittal, la mesure de la flèche de lordose lombaire, de la flèche de lordose C7. Dans le plan frontal, l'axe occipital est équilibré. Au niveau du bassin, le déséquilibre est apprécié au niveau des crêtes iliaques : ici moins 10 mm à droite. Le fil à plomb permet de mesurer la gibbosité lors du test d'Adams. Au niveau thoracique, 1 mm correspond approximativement à 1° de l'angle de Cobb. La rigidité des ischio-jambiers est mesurée par l'angle poplité (l'extension complète est limitée et l'angulation entre l'axe de la jambe et la verticale est mesurée). Dans cette même position, une éventuelle asymétrie de rotation des hanches est également mesurée. Au niveau des membres supérieurs, l'asymétrie des muscles pectoraux est appréciée par la distance coude-table.

 

 L'évaluation radiologique, lorsqu'elle est réalisée avec EOS, permet de visualiser les rotations segmentaires dans le plan horizontal. Nous avons choisi une scoliose à double courbure comme type de description. La représentation 3D montre l'importance de la rotation thoracique.

 

 Il existe de nombreuses classifications radiologiques. Ici, nous avons deux courbures avec une courbure principale thoracique et une contre-courbure lombaire avec moins de rotation.

 

 La représentation 3D EOS confirme l'existence de rotations au niveau des contre-courbures. A gauche, la vue de Da Vinci et à droite la rotation segmentaire pour chaque vertèbre.

 

 La prescription initiale de la méthode lyonnaise comprend 30 séances de 20' avec le kinésithérapeute, à raison d'une ou deux séances par semaine. Une répétition quotidienne des exercices pour 10' chaque jour est conseillée. Compte tenu de la prescription d'un ARTbrace, le kinésithérapeute insistera sur la préparation au moulage en position corrigée.

 

 Les directives de SOSORT sont très générales, mais nous avons précisé dans le chapitre des principes de la méthode lyonnaise comment corriger en 3D et comment reprogrammer les capteurs du système extra-pyramidal dans la position corrigée. A 15 ans, même si la taille finale est acquise, la masse osseuse n'a pas atteint sa résistance maximale, ce qui peut expliquer la douleur lors d'activités sportives et justifiera des indications spécifiques.

 

 Le premier exemple d'exercices typiques de la méthode lyonnaise est la prise de conscience des défauts posturaux. L'enfant voit le dos des autres, mais il ne voit pas le sien. La première étape commune à tous les PSSE est donc de montrer les défauts éventuels à l'aide d'un miroir orthopédique, ou mieux à l'aide d'une vidéo, et d'expliquer le vocabulaire spécifique aux déviations vertébrales. L'auto-correction des défauts éventuels sera démontrée.

 

 Charles Gabriel Pravaz, le créateur de la méthode lyonnaise, n'était pas seulement médecin, mais aussi ingénieur, élève de la prestigieuse école polytechnique de Paris. Cela explique qu'il ait été l'inventeur de la seringue et qu'il ait développé des méthodes mécaniques ingénieuses pour corriger la scoliose.


 Dans le tractus tecto-spinal, l'information visuelle est enregistrée par les centres d'intégration sensorielle et sensorielle du cortex pariétal et occipital. L'information est ensuite transmise aux centres moteurs qui envoient une commande aux muscles qui se contractent pour compenser le déséquilibre. Ici par exemple au niveau des muscles quadriceps. Le couplage sensorimoteur est axé sur la localisation spatiale. Les mouvements de la tête sont enregistrés au niveau des canaux semi-circulaires et sont compensés par les mouvements des yeux. L'objectif est de conserver les informations visuelles permettant l'ancrage sur l'environnement. Le tractus tecto-spinal est essentiel dans la réaction de récupération après une chute ou dans les sports suivant un ballon comme le football.

 

 A noter que la méthode lyonnaise utilise ce tractus tecto-spinal en cas de cervicalgie pour laquelle nous prescrivons le baby-foot.

 

 Vous vous souvenez que nous avons quatre positions principales... Le deuxième exemple d'exercice se fait en décubitus ventral. L'objectif est de stimuler tous les capteurs du système extrapyramidal qui sont sensibles à l'étirement. Le physiothérapeute place un coussin sous la poitrine de l'enfant pour effectuer cet étirement. Dans cette posture d'extension axiale passive, toutes les articulations des facettes peuvent être mobilisées.

 

 Dans cette position, les muscles sont étirés en cyphose idéale. Les muscles contiennent des récepteurs sensibles à l'étirement. Ils permettent de percevoir la longueur du muscle c'est-à-dire leur position, et leur variation de longueur c'est-à-dire le mouvement. Les capteurs sont de petites structures fibreuses, dont la partie centrale est entourée d'une terminaison nerveuse en spirale. Elles vont coder les positions et les mouvements du muscle et transmettre cette information au cerveau par l'intermédiaire d'une fibre afférente. Au niveau des articulations, il existe également deux types de récepteurs ayant une fonction différente : Pacini et Ruffini. Le capteur de Pacini est sensible au mouvement de la capsule articulaire et des ligaments, surtout aux amplitudes maximales. Il s'agit d'un capteur dynamique ou phasique. Le capteur de Ruffini est plus sensible à la position. Il permet de connaître une amplitude articulaire fixe. C'est un capteur statique ou tonique. Le mouvement correspond à un changement d'état. Tant qu'il y a un mouvement, les capteurs dynamiques de Pacini sont actifs. Un changement d'état correspond donc à une information de vitesse. A la fin du mouvement, les capteurs toniques ou statiques de Ruffini codent la nouvelle position en fonction du degré d'étirement du muscle, donnant une information d'amplitude.

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 Une variante en cas de dos plat ou de douleur importante est l'utilisation de la position fœtale à genoux avec les talons et les fesses en contact. Les membres supérieurs en position détendue accentuent la cyphose thoracique supérieure. Un coussin est placé sous la poitrine, ce qui permet d'étirer la ligne profonde du dos.

 

 C'est dans cette position que tous les capteurs des articulations ligamentaires et transverso-costales seront stimulés par une mobilisation douce.

 

 Dans l'ARTbrace, il n'y a plus de contact cutané au niveau de la ligne épineuse vertébrale. Le décubitus sur poutre permet de rétablir ces contacts et de compenser l'absence de stimulation en orthèse.

 

 Le troisième type d'exercice est effectué en procubitus, et en cyphose isostatique dans le plan sagittal. Une flexion latérale corrective peut être effectuée dans cette position. Si le coussin est placé sous l'hémi-thorax gauche, la dérotation par la concavité est facilitée.

 
  Après les exercices d'étirement longitudinal global, des exercices de mobilisation segmentaire peuvent être effectués dans les zones de raideur, c'est-à-dire au sommet de la scoliose. Un mouvement de cisaillement est effectué entre la facette articulaire convexe et la facette articulaire concave sous-jacente.
 
 Dans la scoliose, les fascias sont asymétriques sans aucun signe de faiblesse ou de force musculaire. Il n'y a ni facilitation ni inhibition. La méthode lyonnaise vise à réajuster les tensions (tenségrité) en étirant les fascias les plus courts. Par exemple, l'un des muscles raccourcis est le serratus magnus concave.

 Le serratus magnus concave est raccourci, il sera étiré en pressant l'omoplate contre la table. La charge est exercée sur le coude dans l'axe du bras. La contraction active du muscle par la technique du contracté-relâché « hold-relax » permet également la dérotation par concavité. La convexité n'est qu'un point fixe. On peut aussi apprendre à l'enfant à faire les exercices seul en auto-passif. Le grand avantage de la dérotation par la concavité est qu'elle est associée à la cyphose thoracique, contrairement à la dérotation classique par la convexité qui est associée au dos plat.
 
 Nous avons vu que depuis le singe rhésus, les muscles ilio-lombaires ont été transformés en ligaments. C'est une asymétrie des ligaments ilio-lombaires qui peut être mesurée par l'angle formé par une tangente à la plaque supérieure de L4 et la ligne de crête bi iliaque. Le bassin est alors exclu, c'est-à-dire qu'il n'est plus perpendiculaire aux dernières vertèbres lombaires.
 
 Cette "Altération Structurelle Asymétrique du Socle Ilio-Lombaire" est primitive et la scoliose lombaire est secondaire. Il s'agit plus d'une scoliose symptomatique que d'une scoliose idiopathique. Les signes caractéristiques sont l'inclinaison radiologique de la L4 et le déséquilibre clinique de l'axe occipital.
 
 En cas de déséquilibre de l'axe occipital, le bassin est souvent en rotation. En physiothérapie, le problème n'est plus la correction de la scoliose lombaire, mais le réajustement des tensions ligamentaires avec l'étirement du ligament transverso-iliaque convexe. Comme toujours dans la méthode lyonnaise, le "temps total" initial du corset facilitera la déformation plastique.
 
 Dans le plan frontal, l'angle ilio-lombaire peut être ouvert latéralement du côté de la concavité et, dans un premier temps, le kinésithérapeute utilise le bras de levier du membre inférieur dans l'axe du tronc pour abaisser la crête iliaque convexe, en cherchant à inclure le bassin dans la scoliose lombaire. Manuellement, toutes les structures convexes sont étirées. Ensuite, l'étirement peut être complété par la dérotation du bassin dans un plan horizontal. Le membre inférieur est positionné à 90° par rapport au tronc vers la convexité tandis que le tronc tourne à 90° vers la concavité de sorte que le thorax repose sur la table d'examen.
 
 L'angle ilio-lombaire peut également être ouvert en position demi-assise sur l'ischion concave. Le physiothérapeute demande au patient de fléchir le membre inférieur convexe pour abaisser la crête iliaque convexe. Dans cette position, il est facile d'effectuer manuellement un déplacement correctif de la convexité à la concavité qui déplace l'insertion transversale de L4 vers la ligne de gravité et étire le ligament. On peut utiliser la technique du hold relax en demandant au patient une contraction des muscles convexes (quadratus lumborum et psoas).
 
 Ce dernier exercice en position demi-assise est une excellente préparation au moulage ARTbrace n°2 de la région lombaire. L'asymétrie du ligament lombo-pelvien a été décrite par du Peloux il y a 45 ans. Elle a servi de base au corset lyonnais 3 points de Michel et Allègre, puis à l'orthèse GTB. La seule façon d'étirer le ligament est de pousser le corps vertébral de L4 vers la ligne médiane, c'est-à-dire de le translater le long de l'axe transversal ou "shift". Cela suffit généralement pour redresser l'ensemble de la colonne lombaire.
 
 Dans ces cas d'altération structurelle asymétrique de la jonction iliaque lombaire. L'expansion de la concavité est inutile, il faut au contraire créer un mur concave pour propulser les forces de translation frontale vers le haut. En cas de double courbure, le mur concave facilite la flexion corrective de la convexité thoracique.
 
 Le corset court GTB complète la translation manuelle du kinésithérapeute. Elle réalise au mieux la déformation plastique avec restauration de la tenségrité à la base de la colonne vertébrale.
 
 En cas de scoliose lombaire structurale, l'exercice de base combine un déplacement manuel avec le membre supérieur droit de la convexité gauche vers la concavité et une contraction isométrique du psoas concave en bloquant le genou avec la main gauche, ce qui facilite le réalignement des vertèbres lombaires sur la ligne de gravité.

 Rappel anatomique du ilio-psoas
 
 Dans la concavité lombaire, le quadratus lumborum est raccourci comme la corde d'un arc..
 
 Le quadratus lumborum concave peut être renforcé en décubitus latéral sur la convexité lombaire. Le membre inférieur convexe est fléchi avec un angle de 90° pour stabiliser la position. Le membre inférieur concave est en adduction dans le vide et le latissimus dorsi est stabilisé en positionnant la main concave sur la tête. La technique de maintien en position détendue est utilisée en demandant une contraction isométrique de la chaîne latérale concave et plus particulièrement du quadratus lombaire. L'extension passive est augmentée pendant la phase de relaxation.
 
 Rappel anatomique du quadratus lumborum et du transverse de l'abdomen
 
 Une fois que les ligaments ilio-lombaires sont symétriques, la correction se fait par blocs avec soit une simple courbure thoraco-lombaire, soit une double courbure comme dans le cas que nous présentons.
   
 La caractéristique de la méthode lyonnaise est la symétrie, de sorte que la tête est toujours dans l'axe des membres inférieurs. En effet, les capteurs vestibulaires sont fondamentaux dans le système extra-pyramidal. La correction se fait dans les plans sagittal et frontal, la dérotation est la conséquence des mouvements couplés.
 
 La version pelvienne et la lordose peuvent être ajustées en étant assis sur une plate-forme basculante qui stimule également les capteurs kinesthésiques. La position assise détend les muscles pelvi-trochantériens. L'enfant prend conscience du couplage antéversion pelvienne - lordose et rétroversion pelvienne - delordose. Le réglage définitif sera ajusté en fonction des données du sagittalomètre, donc adapté à chaque incidence lombo-pelvienne.
 
 Base physiologique du réglage de la version pelvienne. Tout mouvement du bassin modifie les 3 courbures. Ces modifications permettent de trouver un nouvel équilibre isostatique du tronc.
   
 C'est pourquoi après la correction de la région lombaire, il faudra corriger la région thoracique en accentuant généralement la cyphose. L'une des techniques consiste à faire rouler les épaules vers l'avant et à demander à l'enfant de toucher ses omoplates vers l'arrière. Malgré la posture, le dos plat peut rester important.
 
 Après le rétablissement de l'équilibre isostatique dans le plan sagittal, les corrections dans le plan frontal seront effectuées selon les principes bien définis par Min Mehta, c'est-à-dire la translation lombaire, de la convexité vers la concavité avec si possible une légère extension en relevant l'épaule concave sans perdre la lordose isocinétique. En général, dans la concavité, la zone sous-axillaire est sur la même verticale que le trochanter.

 Dans la région thoracique, les exercices peuvent également être effectués en position assise. Ici, la cyphose en équilibre isostatique est contrôlée par le bâton à niveau. Le patient effectue une flexion corrective « bending », par rotation sur l'axe sagittal du corps vertébral. La technique de maintien et de relâchement peut être utilisée. La tête et le système vestibulaire restent fixes.

 

 Une variante activo-passive est effectuée manuellement par le kinésithérapeute. Dans cette posture cyphotique isostatique, la flexion provoque automatiquement une détorsion. Cette détorsion peut être effectuée manuellement au niveau de la convexité, car il n'y a aucun risque d'augmenter le dos plat dans cette position. Dans un deuxième temps, la flexion se fera activement en prenant appui sous le sommet de la convexité et en étirant le latissimus dorsi concave avec la main concave sur la tête.

 

 Troisième exemple d'un exercice de correction thoracique en 3D en position assise. La colonne thoracique est positionnée en cyphose isostatique. Le membre supérieur droit fixe la convexité, tandis que le membre supérieur concave tire l'aponévrose du latissimus dorsi concave, dans ce cas avec une détorsion par la concavité. Dans cette posture, la lordose lombaire doit également être maintenue.

 

 L'exercice actif d'auto-allongement axial est l'un des exercices les plus caractéristiques de la méthode lyonnaise. Il est surtout utilisé en orthèse pour éviter les inconvénients liés à l'accentuation du dos plat et pour reprogrammer tout le système extra-pyramidal dans la position corrigée. L'enfant marche sur la pointe des pieds, ce qui reprogramme les capteurs cinétiques du tractus réticulo-spinal. Un petit sac de sable sur la tête reprogramme les capteurs cinétiques du système vestibulo-spinal et tecto-spinal, d'autant plus qu'il est demandé à l'enfant de marcher devant un miroir. La marche alternera avec des positions stationnaires qui reprogramment les capteurs kinesthésiques.

 

 Dans le plan sagittal, l'harmonie doit être respectée avec un réalignement de la ligne du Tragus, de l'Acromion, du Trochanter, de la Malléole après correction de l’allongement.

 

 Pour les déséquilibres plus importants, le tractus rubrospinal sera sollicité par le ballon de la physiothérapeute suisse Suzanne Klein-Vogelbach. L'enfant est assis sur le ballon et on lui demande de le faire rouler, tout en gardant l'équilibre isocinétique sagittal. Les membres supérieurs sont automatiquement sollicités. L'asymétrie d'amplitude dans le plan frontal est clairement visible chez cet enfant.

 

 Le tractus rubro-spinal peut être couplé au tecto-spinal à l'aide du bâton à niveau. L'exercice est alors centré sur la région thoracique avec correction du dos plat. La projection globale du tronc vers l'arrière et la perte de lordose seront corrigées dans un deuxième temps.

 

 Après la position assise, les exercices seront effectués en position debout. L'utilisation d'une plaque basculante permet de stimuler le système vestibulo-spinal dans un plan, par exemple frontal. Lorsque l'équilibre est atteint, le système réticulo-spinal est sollicité. Le physiothérapeute contrôle la posture d'équilibre isostatique sagittale avec des projections parfois importantes du tronc vers l'avant.

 

 Les exercices en position debout peuvent être effectués avec un auto-allongement axial actif. Les pieds sont fixés au sol pour stimuler le tractus réticulo-spinal. Si la lordose est trop importante, une flexion des membres inférieurs permet de détendre le psoas, le rectus femoris et les muscles pelvi-trochantériens. Une fois l'équilibre isostatique atteint, on demande à l'enfant de fléchir le tronc vers l'avant jusqu'à 90° tout en stabilisant le tronc. Cette posture met en tension les fascias lombo-pelviens. Une fois la stabilisation acquise, les pieds seront placés sur un plateau d'équilibre en demi-boule pour solliciter le tractus vestibulo-spinal dans les 3 plans de l'espace. Les mêmes postures seront reproduites jusqu'à la flexion du tronc-cuisse à 90°. L'alignement du Tragus Acromion Trochanter est ici bien conservé. Les capteurs statesthésiques et kinesthésiques sont stimulés sans déviation excessive dans le plan sagittal. La même posture doit être maintenue lors du passage de la position debout à la position assise et lors de la prise d'un objet au sol.

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 Le rétablissement de la tenségrité de la colonne vertébrale dans la position corrigée est essentiel pour la stabilité future de la scoliose. Les exercices de stabilisation axiale du tronc sont souvent effectués dans une posture quadrupède. Le positionnement des membres supérieurs est spécifique avec les mains, les avant-bras et les coudes croisés au sol pour favoriser la cyphose thoracique isostatique. Le tronc est en élongation axiale. Un angle tronc-cuisse en équerre de 90° est demandé, ce qui met en tension les ilio-psoas et les chaînes antérieures des membres inférieurs. Dans un deuxième temps, le positionnement des membres supérieurs est modifié avec l'adduction de la ceinture convexe de l'épaule pour obtenir une dérotation de l'apex de la scoliose. Sur le côté concave, une extension du membre supérieur est demandée pour compléter la dérotation par la concavité. Dans une troisième étape, c'est le fascia concave du latissimus dorsi et le fascia lata convexe qui seront mis en tension pour obtenir une détorsion maximale.


 Après la stabilité de l’axe dans le plan sagittal, la stabilité sera obtenue dans le plan frontal. La planche latérale classique du yoga est modifiée avec le coude et l'avant-bras convexe au sol. Le tronc et les membres inférieurs sont rectilignes avec contrôle de la lordose isostatique. Le membre supérieur concave sera alors placé en extension, ce qui étire le fascia du latissimus dorsi. La posture sera maintenue pendant au moins 7 secondes.

 

 Après les deux exercices statiques dans le plan sagittal et frontal, le ballon de Klein-Vogelbach sera utilisée dans une posture de genoux fléchis du chien tourné vers le bas. Les membres supérieurs sont positionnés de la même manière que pour la danse de squat russe. Une extension des membres inférieurs est demandée tout en maintenant l'ensemble de la colonne vertébrale en position d'équilibre isostatique. Cet exercice sollicite plus particulièrement le tractus vestibulo-rachidien avec des capteurs Statesthesiques et kinesthésiques.

 

 Les corsets lyonnais et en particulier l'ARTbrace éliminent le contact médian de l'apophyse épineuse avec l'orthèse. Vu la richesse des capteurs à ce niveau, nous avons récemment ajouté un 13ème exercice complémentaire : la poutre dynamique.

 

 Les exercices à la poutre étaient classiques et déjà décrits avec le corset de Milwaukee. La poutre était stable et l'enfant stimulait les capteurs kinesthésiques des voies vestibulo-spinales et rubro-spinales en cas de chute.

 

 La version moderne est le Dynamic Beam Il s'agit d'un appareil d'entraînement innovant et multifonctionnel, qui élargit le champ d'action du kinésiologue dans le domaine des déviations vertébrales et des douleurs dorsales. Il agit sur l'équilibre du système polysensoriel en améliorant la stabilité de la colonne vertébrale par l'activation des muscles profonds de la colonne vertébrale. Le Dynamic Beam, par la stimulation du système biomécanique et physiologique de la colonne, le met en condition de participer activement à la réorganisation du système tonique postural. Son action déséquilibrante, lors de l'exécution d'un exercice, stimule le système proprioceptif de la colonne vertébrale différemment de ce qui se passe lorsque le même exercice est effectué en position debout ou assise.

 

 la poutre dynamique permet une physiothérapie complémentaire de la scoliose tant chez l'enfant que chez l'adulte. Le travail élastique des membres supérieurs stimule tous les capteurs sensoriels sensibles aux étirements. Le travail classique des muscles pectoraux va limiter la tendance à l'aplatissement du dos et le renforcement du serratus major concave facilite la dérotation par concavité. L'instabilité de la poutre stimule tous les capteurs statiques et dynamiques du système extra-pyramidal et renforce le tonus des muscles axiaux. L'extension globale s'effectue en décompression discale et vertébrale. La sensibilité profonde de la colonne vertébrale ou proprioception est stimulée. Les utilisations sont multiples. Il est possible de reprogrammer les capteurs dans la posture corrigée de la scoliose. Chez l'adulte, la flexion du tronc-cuisse à 90° facilite le réajustement de la tenségrité au niveau du bassin. La marche sur une poutre avec contrôle du niveau du bâton nécessite tous les capteurs kinesthésiques et le tractus tecto-spinal. Un système d'acquisition de 9 capteurs placés au niveau des deux ceintures et du sommet de la cyphose permet de contrôler l'équilibre concavité - convexité. Le patient peut contrôler les enregistrements sur son propre écran et suivre les progrès de la physiothérapie.

 


 

 

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