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A porter ses amis, nul ne devient bossu.
proverbe anglais


EN Kyphosis

 

 La cyphose ou hypercyphose est une déviation avec exagération de la courbure thoracique dans le plan sagittal. Contrairement à la scoliose les indications chirurgicales sont beaucoup plus limitées et il est donc important de savoir les reconnaître et les traiter durant l’adolescence.


 Une autre difficulté vient du fait que, contrairement à la scoliose, la cyphose est physiologique. L’une des premières recherches a donc été de définir les limites du physiologique et du pathologique par une étude morphostatique publiée en 1982. En prenant T4 comme vertèbre limite supérieure l’angulation moyenne est de 37°.


 Pour une même angulation, on constate d’importantes variations en fonction de la tonicité du patient. En attitude hypotonique, la vertèbre apicale s’éloigne de la ligne de gravité.


 Contrairement à la scoliose, la plupart des vertébrés présentent une cyphose dorsale avec parfois une véritable hypercyphose comme chez ce canari belge.


 Contrairement à la scoliose de l’adolescent, la cyphose est souvent douloureuse. Il faudra la rechercher cliniquement par la percussion des épineuses, car l’adolescent vit dans le temps présent et ne mémorise pas la douleur.


Contrairement à la scoliose, la cyphose se voit, ce qui peut avoir des répercussions psychologiques bien traduites dans la mythologie. Héra, sœur aînée de Zeus, a conçu seule Héphaïstos. Sa naissance a été considérée comme un échec car il était bossu. Héphaïstos sera caché sous la terre et s'occupera des forges. Il n'en est pas moins l'époux officiel d'Aphrodite, la déesse de l'amour et de la beauté.


 Dans l'antiquité égyptienne, de nombreuses représentations de cyphoses probablement d'origine Pott reflètent leur bonne intégration dans la société.


 Ésope le fabuliste avait également une cyphose. "La nature a mis dans un corps laid un excellent esprit".


 L'évangile de Saint Luc décrit le miracle de la femme bossue que Jésus va redresser.


 La droiture est une des caractéristiques du christianisme et une seule statue représente un homme cyphotique qui soutient le bénitier de Sainte Anastasie à Vérone.


 Les civilisations précolombiennes avaient en revanche l'habitude de représenter la cyphose comme dans ces sculptures olmèques.


 Les Olmèques avaient une civilisation très avancée qui était à l'origine des Aztèques et des Mayas qui ont hérité du célèbre calendrier. Comme les Egyptiens, leur civilisation semble s'élever brusquement à un niveau avancé.


 En effet, on reconnaît le même style chez les Incas et les Mayas.


 Un des fils de Charlemagne a eu une cyphose. Il est le seul à avoir fomenter une révolution dans le palais et finit ses jours dans un monastère.


 Au moyen âge, le bossu a un rôle particulier en période de monarchie absolue. Il est le seul à pouvoir parler franchement au roi. Ce mythe sera largement repris par Rabelais, Victor Hugo et Verdi.


 Dans la "Commedia del Arte", la cyphose en arrière est compensée par la saillie du ventre en avant.


 Outre le fait que toucher la bosse porte chance, une image phallique est souvent associée à la cyphose.


 Toutes les civilisations européennes ont repris le mythe du bossu.


 Au début du XX° siècle avec la naissance du cinéma, le bossu est celui en qui on a confiance et par conséquence il est souvent l'exécuteur des basses œuvres.


 Le dépistage précoce est important dans la mesure où il est effectué par le même examinateur, ce qui n’est pas toujours le cas à l’hôpital.


 La cyphose concerne 13% des consultations de Médecine orthopédique. Le traitement par corset de la cyphose reste exceptionnel : environ 5 % des consultants.


 Peu de résultats sont publiés dans la littérature. Il y a 60 ans, les cyphoses étaient traitées par le corset de Milwaukee. Près de 70% des patients sont améliorés.


 La mesure des flèches de cyphose est indirecte, elle correspond à la demi somme de la flèche cervicale en C7 et de la flèche lombaire au creux de la lordose (habituellement L2).


 Les flèches sagittales sont notées : flèche de lordose cervicale en T1, habituellement le fil à plomb est tangent en T7. Dans les scolioses, l’existence d’un dos plat s’apprécie à ce niveau. Flèche de lordose lombaire en L2, déséquilibre sagittal, lorsque le fil à plomb est à distance de S2.


 Ici, mesure de la flèche lombaire.


 L’équilibre global du rachis s’apprécie sur l’alignement du Tragus, de l’Acromion, du Trochanter et des Malléloles.


 L’inclinomètre permet également d’apprécier la cyphose qui correspond à la somme des angles en T1 et T12.


 La position de référence est fondamentale. Les membres inférieurs sont en position de garde à vous. Les pieds sont joints, en rotation 0, c’est à dire que les lignes malléoles-gros orteils sont parallèles. Les membres supérieurs et les épaules sont relâchés. La paume des mains affleure la face externe des cuisses.


 Un éventuel déséquilibre des épaules sera noté.


 Les repères cutanés sont éventuellement soulignés au crayon dermographique : - T1 se situe en regard de l’épineuse de C7 ou vertebra proeminens la plus saillante à la base de la nuque. - T7 se situe en regard de la point des omoplates, - L4 se situe en regard de la ligne bi-crêtes iliaques, - S2 se situe au sommet du pli interfessier.


 Le décalage de l’axe occipital est apprécié en pointant le fil à plomb au niveau de l’épineuse de C7. On note le décalage du sommet du pli inter-fessier (S2) par rapport au fil à plomb.


 Rigidité directe. On mesure la distance manubrium-table. La réductibilité est un élément essentiel pour l’indication d’un corset. Une rigidité correspond à une rétraction du ligament commun longitudinal postérieur qui ne sera plus accessible à la seule kinésithérapie.


 Rigidité indirecte : ischios-jambiers. On mesure l’angle manquant pour atteindre la verticale. L’angle poplité permet d’apprécier l’élasticité des ligaments. Il est peu modifié par la kinésithérapie.


 La rétraction des ischios-jambiers favorise la cyphose thoracique lors de la flexion antérieure du tronc.


 L’ilio-psoas est en continuité directe avec le ligament longitudinal postérieur qu’il va prolonger au niveau des membres inférieurs. Sa rétraction provoque une antéversion pelvienne que l’on ne pourra corriger que par un flexum des hanches.


 La rétraction des pectoraux se mesure par la distance coude-table. Elle accentue souvent l’enroulement des épaules en avant.


 La rétraction des muscles pectoraux lors de l’élévation des membres supérieurs, va accentuer la lordose.


 En 1982, nous étudions la morphotypologie radiologique de 100 sujets normaux âgés entre 20 et 30 ans. Les distributions angulaires sont normales sans types définis. L’écart type permet de préciser les limites du physiologique et du pathologique.


 Les paramètres lombo-pelviens ont été définis dans un second temps par Madame Duval-Beaupère. L’incidence pelvienne est un paramètre constitutionnel. La pente sacrée est corrélée à la lordose. L’ajustement s’effectue par la version pelvienne. La ceinture pelvienne doit tenir compte de ces paramètres.


 Le porte à faux est déterminé par la position du nucleus du disque L5-S1 par rapport au centre de la tête fémorale. Normalement, le nucleus se projette 2,5 cm en arrière de la tête fémorale. Lorsqu’il se projette en avant, on parle d’antéversion, Lorsqu'il se projette en arrière, on parle de rétroversion. Lors du moulage n° 1 de l'ARTbrace, on contrôle la version pelvienne en fonction des paramètres radiologiques.


 L’incidence pelvienne est définie par l’angle formé par la perpendiculaire au centre du plateau de S1 et la droite rejoignant le centre du cotyle. Cet angle est constitutionnel et n’est pas modifié par la version pelvienne. Il est égal à la somme de l’inclinaison de la base sacrée sur l’horizontale (37°) + la version pelvienne (16°). En cas de normalité de l’incidence tous les défauts peuvent être corrigés. S’il est pathologique, il faudra compenser par l’adaptation de la position assise. En période de croissance, un traitement par corset peut légèrement modifier cet angle.


 L’inclinaison de la base sacrée est en moyenne de 37°. Elle varie en fonction de la version pelvienne. 1er cas : incidence pelvienne normale (53°). Une inclinaison excessive avec antéversion et hyperlordose se corrige par un positionnement en rétroversion pelvienne. Une faible inclinaison avec rétroversion et hypolordose se corrige par un positionnement en antéversion. 2° cas, il existe une anomalie de l’incidence. On positionne le patient en version pelvienne neutre et l’on modifiera la position assise: - Faible incidence = siège assis à genoux, - Forte incidence = utilisation d’un coussin triangulaire sur l’assise.


 L’antéversion pelvienne projette le disque L5-S1 en avant du cotyle et augmente l’inclinaison de la base sacrée et la lordose.


 Au contraire, la rétroversion pelvienne éloigne le disque L5-S1 du centre de la tête fémorale, diminuant l’inclinaison de la base sacrée sur l’horizontale et la lordose. L’incidence pelvienne reste identique.


 20 % des scolioses lombaires sont associées à un spondylolisthésis. Le pronostic évolutif est déterminé par la cyphose lombo-sacrée. 135° = Normal et 110° = corset. 90° = discussion chirurgie.


 La lordose lombaire est l’angle formé par le plateau inférieur de L5 et le plateau supérieur de la vertèbre transitionnelle (la plus inclinée sur l’horizontale au niveau de la charnière thoraco-lombaire). Elle est corrélée à l’inclinaison de la base sacrée sur l’horizontale. La majorité des corsets diminuent fortement la lordose (12° pour le Boston). On ne peut pas recréer une cyphose thoracique en cas de dos plat sans lordose sous jacente. Le moulage n° 2 sera donc réalisé en lordose physiologique.


 L'angle de la cyphose est formé par le plateau inférieur de la vertèbre thoracolombaire de transition et le plateau supérieur de la vertèbre la plus inclinée au niveau cervico-thoracique. L'angulation de la cyphose est actuellement mesurée jusqu'à T1 à l'aide de l'EOS. La moitié des scolioses sont associées à un dos plat avec une angulation inférieure à 30°. Le scanner n° 3 est réalisée en cyphose thoracique.


 Cette cyphose thoracique moyenne régulière est disharmonieuse, sans commune mesure avec la lordose sous-jacente.


 La gite sagittale permet de mesurer la projection du tronc en avant ou en arrière. C’est l’angle formé par la verticale au centre des têtes fémorales et la droite joignant le entre du corps vertébral de T9.


 L'augmentation de cet angle correspond à une accentuation de la cyphose non compensée par une lordose sous-jacente.


 Il est possible avec EOS de mesurer automatiquement ces paramètres et surtout de voir s'ils s'écartent des données prévisibles en fonction de l'incidence pelvienne. Cependant, la cyphose thoracique n'est pas corrélée avec d'autres paramètres. Ici, tous les paramètres sont dans la zone verte, c'est-à-dire que l'équilibre est idéal.


 La typologie de la cyphose peut varier en fonction de l'incidence pelvienne. 1. Une faible incidence favorise la cyphose thoraco-lombaire. 1. Une faible incidence favorise la cyphose thoraco-lombaire avec un dos plat ou 2. une extension de la cyphose thoracique. 3. Incidence normale avec cyphose thoracique et hypolordose. 4. Cypho-lordose par augmentation de l'incidence pelvienne.


 La morphostatique des enfants âgés de 5 à 20 ans a été étudiée par Voutsinas et Mac Ewen et complète notre travail effectué entre 20 et 30 ans.


 Les chiffres sont comparables entre les garçons et les filles.


 On retrouve la même angulation de cyphose mesurée en T4 et une lordose moyenne de 55° (nombre qui fait partie de la séquence de Fibonacci). C'est donc vers l'âge de 5 ans que l'homo sapiens acquiert sa morphostatique définitive, ce qui laisse des possibilités de modélisation au traitement orthopédique conservateur.


 L'obtention d'un équilibre isostatique sagittal est fondamental dans la correction des scolioses. Ce n'est que récemment que les radiographies de profil sont réalisées systématiquement. Les sections plâtrées d'autrefois, ne sont plus nécessaires avec les technologies modernes permettant de corriger simultanément les deux plans.


 Nous allons maintenant étudier les formes cliniques des différentes cyphoses.


 Chez le nourrisson, l'existence d'une cyphose, le plus souvent angulaire, est une malformation vertébrale congénitale qui peut être soit un bloc antérieur, soit une agénésie corporelle.


 Nous voyons ici l'évolution en baïonnette d'une malformation congénitale à la jonction thoraco-lombaire. La représentation tridimensionnelle est obtenue par un scanner à barrettes, car dans ce cas, l'EOS ne fonctionne pas.


 Le nanisme, y compris l'achondroplasie, présente souvent une cyphose thoraco-lombaire avec canal étroit.


 De la même manière que d'autres chondrodystrophies telles que la maladie des épiphyse ponctuées, qui se voient très transitoirement sur les rayons X.


 Les dysplasies peuvent être spondylo-épiphysaires ou spondylo-métaphysaires, comme chez ce patient présentant une forte cyphose thoraco-lombaire.


 Il en va de même pour les dysplasies métaboliques telles que la maladie de Morquio.


 Cypho-lordose hypotonique harmonieuse.


 Hperlordose par antéversion pelvienne et cyphose de compensation. La cyphose est parfois la conséquence rééquilibratrice d’une hyperlordose sous-jacente.


 Cyphose avec projection du tronc en arrière. La gite est augmentée.


 Cyphose avec projection du tronc en avant, La gite est diminuée ou inversée.


 Cyphose et enroulement des épaules en avant.


 Histoire naturelle de la cyphose thoracique moyenne.


 Hypercyphose idiopathique.


 Cyphose thoracique moyenne rigide. Association d’une rigidité directe et indirecte.


 La dystrophie rachidienne de croissance ou maladie de Scheuermann est l’une des causes les plus fréquentes d’hypercyphose thoracique ou thoraco-lombaire. Le premier stade est celui de l’irrégularité des plateaux cartilagineux.


 Elle a été décrite par un chirurgien orthopédiste et radiologue danois sur les apprentis horlogers.


 La maladie concerne un ou plusieurs corps vertébraux avec déformation mécanique (cunéiformisation) des corps vertébraux. La hauteur du disque intervertébral est fréquemment diminuée. La notion de microtraumatismes répétés est fréquemment rencontrée.


 Histologiquement, il s'agit d'un défaut de la plaque de croissance du corps vertébral.


 La plaque de croissance cartilagineuse est une interface mécanique entre l'os sous-chondral rigide et le disque intervertébral résilient. La structure est avasculaire et régule la perméabilité des DIV. C'est une zone de fragilité comme les apophyses pendant la croissance.


 La maladie de Scheuermann, souvent familiale, affaiblit le corps vertébral. Dans le sport, les microtraumatismes s'associent à la fragilité pour provoquer des déformations du corps vertébral.


 Il y a trois étapes : Etape 1. avec des plaques cartilagineuses irrégulières. Stade 2. avec cunéiformisation du corps vertébral, mais respect de la paroi postérieure et stade 3. avec effondrement de l'ensemble du corps vertébral.


 DRC stade 2 chez ce patient avec cunéiformisation de plus de 7° du corps vertébral (limite physiologique)


 Dystrophie Rachidienne de croissance de stade 3, avec altération importante et diffuse sur plusieurs corps vertébraux. La paroi antérieure est très dystrophique.


 L'IRM est souvent beaucoup plus altérée que la simple radiographie. À ce stade, on observe fréquemment un aplatissement des corps vertébraux ou une platispondylie.


 Cyphose thoraco-lombaire stade initial


 Vertèbre dystrophique en forme de poisson, fréquente au niveau de la région thoraco-lombaire. Le listel reliquat de l’épiphyse reste visible et en principe n’est pas altéré.


 Evolution de la cyphose thoraco-lombaire durant l’adolescence.


 Le corset plâtré corrige cette cyphose et va étirer le ligament longitudinal antérieur


 A l’âge adulte, la cyphose thoraco-lombaire peut s’associer à un dos plat thoracique sus-jacent provoquant une inversion vertébrale.


 Ici on note un début de dislocation sagittale L2-L3 avec rétrolisthésis.


 Au stade final : le rétrolisthésis L2-L3 s’est spontanément stabilisé en réalisant une sorte d’arthrodèse.


 L’évolution peut encore se poursuivre avec rétroversion pelvienne et horizontalisation de la base sacrée.


 La cyphose cervicale haute est une forme clinique particulière avec une conséquence posturale majeure, car les canaux semi-circulaires horizontaux ne le sont plus.


 Le traitement orthopédique conservateur non chirurgical des cyphoses a bénéficié comme pour les scolioses de l’apport des nouvelles technologies. Les progrès ont été considérables depuis l’époque où les nouveaux nés malformés étaient abandonnés sur les pentes du mont Taygete en Grèce antique.


 Au temps d’Hippocrate, la technique de reduction comportait déjà une translation le long de l’axe longitudinal du rachis et un système 3 points dans un plan horizontal transversal.


 Mais l’orthopédie débute réellement au milieu du XVIII° siècle avec Nicolas Andry.


 Au XIX° siècle apparaissent les premiers centres de traitement orthopédique où les moyens mécaniques sont concentrés, comme à Lyon l’Institut de Pravaz.


 Les techniques de physiothérapie posturale utilisées en Allemagne sont basées sur l'hyperextension et l'inversion vertébrale.


 Les systèmes redresse dos apparaissent dans les catalogues.


 La correction par traction le long de l'axe longitudinal vertébral est ici réalisée au moyen d'un casque.


 Le casque sera rapidement remplacé par une mentonnière réglable.


 La physiothérapie immédiate dans un plâtre suit la même progression que la scoliose : 1. contrôle de la respiration. La capacité vitale est souvent limitée de plus de 20%. 2. Mobilisation au niveau des zones pelviennes et scapulaires. 3. Allongement axial actif. 4. Compensations d'apprentissage dans les gestes de la vie quotidienne.


 La deuxième phase de la physiothérapie vise à stimuler le système réticulo-spinal pour prévenir l'atrophie de la musculature profonde. Tous les exercices d'équilibre habituels peuvent être utilisés.


 Une fois le plâtre enlevé, l'exercice de base se déroule en procubitus, les bras le long du tronc. L'enfant lève le menton et maintient la position corrigée pendant 7 secondes, puis se repose pendant 14 secondes.


 L'orthèse dorsale corrective souple peut être utile lorsque la cyphose est souple et en complément de la physiothérapie. Elles ont l'inconvénient d'être passives alors qu'on souhaite au contraire stimuler les mécanismes posturaux d'autocorrection.


 Un corset dorsal de contrôle de la posture plus rigide permet une bonne stabilisation à la base de la cage thoracique. Il facilite la rétropulsion des épaules et limite la projection du cou vers l'avant. L'utilisation de ces orthèses reste limitée.


 La méta-analyse de Lowe met en évidence les retards de diagnostic lié à la mauvaise connaissance de la Médecine Orthopédique. Lorsque les traitements conservateurs sont mis en œuvre, ils sont peu efficaces, car souvent on ne réalise pas la déformation plastique du puissant ligament commun vertébral antérieur qui est l’élément le plus rétracté de la deep front line.


 En 1987, Sachs a présenté les résultats du corset de Milwaukee avec une amélioration par rapport à l'angulation initiale chez 69 % des patients.


 Le port nocturne est très efficace avant le début de la croissance pubertaire. Le port nocturne guide la croissance pendant la nuit, redirige le noyau du disque vers l'avant et réalise un étirement de la ligne frontale profonde.


 D'excellents résultats peuvent être obtenus lorsque la courbure est encore réductible et avec une bonne compliance. Ici, correction complète d'une hypercyphose idiopathique entre 10 et 11 ans.


 Cette patiente présentait à l’âge de 3 ans une malformation vertébrale congénitale avec une cyphose cervicale haute de 48°. En l’absence d’indication chirurgicale, elle nous est confiée pour la réalisation d’un corset.


 Dans ce cas exceptionnel d'agénésie postérieure C1-C2, avec hypercyphose progressive C2-C3 de 48°.le port nocturne d'un corset de Milwaukee a été choisi de 3 ans à 15 ans.


 Le résultat au terme de la croissance est spectaculaire. L'enfant a mené une vie normale avec la pratique de l'équitation.


 Ces indications sont exceptionnelles. Dans la majorité des cas, c’est la méthode lyonnaise classique qui est utilisée avec réduction par plâtre correcteur puis adaptation d’un corset 5 points en plastique à haute rigidité.


 Les résultats ont été présentés grâce à une étude rétrospective à partir d’une base de données prospective débutée en 1998. 43 % des patients ont été revus 2 ans après l’ablation de l’orthèse.


 Contrairement à la scoliose le nombre des garçons est légèrement supérieur à celui des filles.


 De même, contrairement à la scoliose, les cyphoses par maladie de Scheuermann représentent près de la moitié des patients. Lorsque les lésions radiologiques sont minimes on parle de cyphose idiopathique.


 La méthode lyonnaise avec déformation plastique donne des résultats très satisfaisants proches de la moyenne de la cyphose dans la population générale.


 En comparant les moyennes par groupes, les garçons ont des résultats légèrement inférieurs à celui des filles. Il en est de même lorsqu'il existe des lésions radiologiques de Scheuermann. Les moins bons résultats sont obtenus pour les cyphoses thoraco-lombaires.


 Voici un exemple caractéristique de réduction en plâtre, ramenant une angulation de 70° à une angulation physiologique de 37°.


 La correction obtenue se maintient par la suite durant le traitement.


 Contrairement à la scoliose, il existe une bonne corrélation entre le bilan clinique au fil à plomb et la radiologie.


  Il existe une corrélation modérée suivant le genre. Les garçons ont un peu plus de Scheuermann et donc de douleur.


 Les corrélations sont plus importantes en ce qui concerne entre la correction obtenue en plâtre et le résultat final du traitement.


 La réductibilité de la cyphose et donc la raideur de la courbure est donc un élément pronostic essentiel.


 Il existe toutefois peu de paramètres prédicteurs de cette correction en plâtre. La taille, le poids, les raideurs sous pelviennes, le genre, l’étiologie la douleur, la lordose ne sont pas statistiquement significatifs.


 L’interprétation des résultats est difficile dans la cyphose. Globalement près de 80 % des patients ont une angulation inférieure à 45° en fin de traitement, c’est-à-dire une angulation quasi physiologique.


 La stabilité est excellente chez 22 patients revus plus de 10 ans après l’ablation de l’orthèse.


 Si l’on inclut tous les patients traités, les résultats sont insuffisants chez près de 50% des patients, ce qui explique la défiance des médecins envers le traitement par corset.


 Cette enfant présentait une cyphose de plus de 60° à l’âge de 14 ans.


 Elle a été traitée par méthode lyonnaise classique et 10 ans après l’ablation de l’orthèse l’angulation de la cyphose physiologique se maintient.


 Le traitement orthopédique non chirurgical peut donc être efficace, dans la mesure où le protocole inclus la déformation plastique.


 Dans certains cas de dystrophie rachidienne de croissance, on a pu mettre en évidence la reconstitution du mur antérieur à partir du listel.


 En Espagne, Platero confirme que la meilleure correction finale est obtenue dans le groupe associant plâtre et corset.


 Comme pour la scoliose, la technologie moderne permet de rendre ce traitement plus efficace. Un premier scanner en extension corrige le couple version-pelvienne lordose. Parfois une flexion de hanches est utile pour atteindre l’équilibre isostatique dans le plan sagittal. Le patient est alors positionné avec centrage sur les deux écrans de contrôle. Toutes les corrections doivent être associées à une auto-élongation axial active jusqu’à obtenir le meilleur compromis. Par sécurité le coude du patient peut être maintenu par l’opérateur pour une meilleure stabilité. Lors de la reconstruction, on contrôle le bon positionnement du patient tant dans le plan frontal que dans le plan sagittal. Les petites modifications peuvent être effectuées sur l’ordinateur, en cas de déséquilibre plus importants, un second scanner sera refait. Le deuxième scanner est réalisé au niveau de la région thoracique en croisant les doigts derrière la tête et en demandant au patient de positionné les coudes au maximum en arrière. On centre sur l’écran quadrillé le plan sagittal et le plan frontal. De même par sécurité, l’opérateur tient le coude du patient pour plus de stabilité. Durant la reconstruction, on confirme la bonne correction de la région thoracique. Dans le plan sagittal, deux scanners sont habituellement suffisants dans la mesure où le couplage lombo-pelvien fonctionne. Pour certaines cyphoses thoraco-lombaire 3 scanners pourront être nécessaires.


 Europlex'O a l'avantage d'être plus léger, plus solide et plus isolant que l'ancien polymethacrylate.


 Le corset est ici fabriqué en Europlex’O bivalves emboitées latéralement. Le corset Sforzesco sans coussinet asymétrique ou ARTbrace peut également être utilisé.


 La correction totale obtenue dans ARTbrace est maintenue à la fin du traitement, sur une radiographie sans corset.


 Le corset ARTbrace cyphose est plus proche de celui de la scoliose adulte, la partie postérieure s'arrêtant sous l'apex de la cyphose en arrière et la ligne de coupe sous-axillaire remontant vers la clavicule.


 Lorsque cette hypercyphose est associée à une déviation frontale, l'ARTbrace reste le corset idéal. Il contrôle à la fois la scoliose et la cyphose. En corset, la correction de la scoliose est totale, et la correction de la cyphose partielle.


 Mais la correction dans le plan sagittal se poursuivra tout au long du traitement avec, en fin de traitement, la restauration de courbures quasi physiologiques.


 Ici l’aspect clinique en fin de traitement.


 Le test de réductibilité montre qu'il existe encore une petite réserve en extension de la colonne vertébrale.


 Chez cette patiente âgée de 10 ans, la scoliose est associée à un dos plat.


 En corset ARTbrace, la scoliose est bien corrigée et la rotation du bassin corrigée.


 Dans le plan sagittal, une cyphose thoracique quasi physiologique est restituée.


 La représentation EOS-3D montre bien la correction dans le plan frontal.


 Et la restauration de la cyphose dans le plan sagittal.


 Dans le plan horizontal, Les rotations sont globalement inversées.


 L’effet 3D de l’ARTbrace est également significatif au niveau de la région thoracique supérieure comme nous le voyons dans cet exemple.


 La colonne torse en sens inverse de la scoliose initiale peut totalement inverser la courbe lorsqu'il n'y a pas de déformation du corps vertébral.


 Cette correction dans le plan frontal et dans le plan sagittal s’associe à un recentrage des corps vertébraux sur la ligne de gravité, bien visible sur cette « Da Vinci view ».


 Nous avons déjà parlé du syndrome de Pise et de la camptocormie. La camptocormie est liée à une faiblesse de la musculature postérieure profonde. Le patient augmente progressivement la cyphose pour retendre ses faibles muscles paravertébraux. Il existe souvent un contexte extra-pyramidal de la maladie de Parkinson. Certains ont mentionné la myopathie paravertébrale. La guérison miraculeuse d'une telle cyphose est citée dans l'Évangile de Saint Luc et représentée sur les mosaïques de la Basilique de Montreale à Palerme.


 Les coupes transversales de l'IRM mettent en évidence la dégénérescence graisseuse généralement d'origine extra-pyramidale avec altération du système réticulo-spinal.


 Compte tenu des difficultés de la chirurgie, le corset est probablement la seule solution pour la camptocormie si le patient veut éviter le déambulateur. Le bras de levier nécessaire pour repositionner la colonne vertébrale sur la ligne de gravité est considérable. L'un des critères d'éligibilité est l'autocorrection par l'utilisation des mains sur les cuisses, même si cette autocorrection ne dure pas longtemps dans le temps. L'appui postérieur est situé au sommet de la cyphose thoraco-lombaire. Les orthèses en polyéthylène sont insuffisantes pour réaligner la colonne vertébrale dans le plan sagittal. Le deuxième test de réductibilité est réalisé en décubitus dorsal. L'occiput du patient doit s'appuyer sur le plan de la table d'examen. La mise en place de l'ARTbrace en polycarbonate est effectuée par le patient qui stabilise l le corset au niveau du bassin, puis déroule la colonne vertébrale en utilisant la rigidité de la barre postérieure et bloque ensuite la partie supérieure. Comme pour les enfants, l'effet de tube de mayonnaise des 2 hémi-valves latérales complète la correction dans le plan sagittal. Le patient bénéficie d'une bien meilleure correction, même si le cou reste projeté vers l'avant.


 Le polyéthylène ne corrige pas la camptocormie, le polycarbonate de l'ARTbrace améliore sensiblement la posture qui sera maintenue et libère les membres supérieurs du patient. C'est pourquoi la plupart des patients gardent leur attelle plus longtemps que les 4 heures recommandées. Le nouvel ARTbrace de Lyon résulte de l'évolution technologique, mais surtout du fantastique travail de recherche effectué au cours des 15 dernières années au sein de SOSORT. Outre la technicité de l'orthésiste, il faut remercier le kinésithérapeute qui encourage en permanence l'enfant et potentialise les résultats de l'orthèse.

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